Où l’Abbé se montre fier des richesses de son abbaye et plein de crainte au sujet des hérétiques, et pour finir Adso se demande s’il n’a pas mal fait d’aller de par le monde.
Dans l’art religieux, on appelle antependium (littéralement : “qui pend devant”), tout type d’ornement placé sur le devant de la table d’autel. Les antependia étaient souvent faits de métal précieux. Pour limiter leur coût, ils pouvaient également être sculptés dans un bois à l’imitation des modèles en métal. C’est le cas du Redentore benedicente attribué au ‘Maître de Tressa’(fig. ci-dessous), seule œuvre de ce type du début du XIIIe siècle à être parvenue jusqu’à nos jours sans avoir été dénaturée. Leurs larges encadrements étaient richement ornementés et l’image de la Madone, lorsqu’elle figurait au centre, pouvait même être enrichie au moyen de pierres semi précieuses (‘Maestro di Tressa’, Madonna dagli occhi grossi). in Guide artistique de la province de Sienne
‘Maestro di Tressa’, « Il Redentore benedicente » Sienne, Pinacoteca Nazionale.
Latin, « intonation ».
L’oralisation d’un énoncé ironique requiert une intonation propre à faire entendre la double énonciation qui lui est constitutive. Car l’ironie consiste à prendre ses distances avec un énoncé auquel on n’adhère pas totalement. Plusieurs auteurs, des classiques tardifs jusqu’aux médiévaux, ont souligné l’importance de l’intonation comme indice phonique de l’ironie : Isidore de Séville, Julien de Tolède ou encore Huguccio de Pise. En ne démarquant pas par la voix ses propos ironiques, Guillaume participe aussi de l’obscurité du monde.
Latin, « ordre monacal ».
Membres d’un mouvement religieux néo-manichéen qui a prospéré dans les Balkans entre le IXe et le XVe siècle. Sans doute fondée par un prêtre nommé Bogomil, la secte est née en Bulgarie en réaction au faste de la vie byzantine. Les adeptes de la secte étaient opposés aux classes dirigeantes et à la hiérarchie ecclésiastique, en particulier celle de l’Église orthodoxe bulgare récemment créée, qu’ils espéraient réformer au nom du christianisme évangélique. L’enseignement central du bogomilisme était que le monde matériel visible est la création du diable et est totalement mauvais. Ils rejetaient donc la doctrine de l’Incarnation, du baptême, de l’eucharistie et de la croix, et condamnaient le mariage, le sacerdoce, les édifices religieux, la consommation de viande et d’alcool, pour ne citer que quelques exemples. Au XIIe siècle, certains bogomiles ont établi des relations avec les catharistes et les albigeois antiautoritaires du nord de l’Italie et du sud de la France et ont influencé leurs doctrines et leurs rituels.
Katharos, en grec ancien, « pur ».
Latin, « Sauvez-moi hors de gueule du lion ».
Vient des Psaumes, 21:22. Variations fréquentes sur la préposition : ex, de, ab ore leonis.