Où l’on administre la justice et l’on a l’embarrassante impression que tout le monde a tort.

Latin, « la Sainte (Église) romain ».

Écrite par Jean XXII, le 30 décembre 1317. Jean évoque divers groupes dissidents de Franciscains, qu’il appelle Fraticelli (petits frères), fratres de paupere vita (frères de la Vie pauvre), Bizzochi, béguines, bégards. Il déclare ces nouvelles congrégations hérétiques et ordonne leur suppression et leur élimination.


Latin, « à propos de ce qui est dit ». Voir également cette entrée.


Qui non habet caballum vadat cum pede, en français « celui qui n’a pas de cheval va à pied ».

Il existe un ensemble d’expressions, plus au moins figées, autour de l’homme et de son cheval. La version en ancienne langue est « qui n’a cheval, si voist à pié » (Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye, mot « Pied » in Dictionnaire historique de l’ancien langage françois, Favre, 1880) ; on trouve aussi « l’homme qui n’a qu’un cheval, est demi à pied. » (Franco Cardini, mot « Amphippi » in Dictionnaire d’hippiatrique et d’équitation, Bouchard-Huzard, 1848).


Il s’agit d’un « voyou », d’un « homme débauché ».


Latin, « les chiens du seigneur ».

Les Dominicains étaient considérés comme des frères « savants », par opposition aux Franciscains, et, en tant que tels, étaient les gardiens de l’orthodoxie catholique : ils portaient donc le titre, honorable, de « chiens de garde du Seigneur ».


Il s’agit d’un mot ancien, qu’on peut rattacher au latin « contuberna », qui est « le camarade de camp » ; la contubernalité est ainsi l’état de camaraderie.


Antienne virginale : « Salut, ô Reine ».


Latin, « plante de Dieu poussant dans le sol de la foi ».

La métaphore de la plante est très représentée dans la Bible pour signifier la croissance de la foi. Par exemple, Ésaïe 11:1-2 : Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur.


Texte en latin Texte en français
Abigor, pecca pro nobis… Amon, miserere nobis… Samaël, libera nos a bono… Bélial eleyson… Focalor, in corruptionem meam intende… Haborym, damnamus dominum… Zaebos, anum meum aperies… Léonard, asperge me spermate tuo et inquinabor… Abigor, péche pour nous… Amon, aie pitié de nous… Samaël, délivrez-nous du bien… Bélial, aie pitié… Focalor, augmente ma corruption… Haborym, nous blessons le Seigneur… Zaebos, ouvre mon anus… Léonard, asperge-moi de ton sperme et je serai corrompu…

Les démons ont souvent fait l’objet de plusieurs interprétations au fil des siècles. M’aidant du dictionnaire infernal de Collin du Plancy, j’ai choisi, lorsque plusieurs entrées étaient proposées, de sélectionner celle qui est la plus pertinente ou la plus saillante :

Abigor est un démon supérieur qui, dans la mythologie juive, commande les armées infernales. Il apparaît sous la forme d’un cavalier sur une monture ailée. Il passe pour connaître l’avenir et les secrets de la guerre.
Amon, grand et puissant marquis de l’empire infernal. Il a le corps d’un loup, avec une queue de serpent ; il vomit des flammes ; lorsqu’il prend la forme humaine, il n’a de l’homme que le corps ; sa tête ressemble à celle d’un hibou et son bec laisse voir des dents canines très effilées. C’est le plus robuste des princes des démons. Il connaît le passé et l’avenir, et réconcilie, quand il le veut, les amis brouillés.
Samaël est l’Ange de la mort, l’accusateur de l’humanité.
Bélial est le second démon après Lucifer, il commande quatre-vingts armées de démons. Le mot signifie en hébreu « sans valeur » et désigne les idolâtres sous l’expression « fils de Bélial ». Selon les siècles, il incarne plusieurs caractéristiques ; au IIe siècle avant J.-C., il est le prince de la tromperie « qui s’empare des âmes des fornicateurs ».
Focalor est le démon qui a le pouvoir sur les mers, fait mourir les gens par noyade et commande trente légions de démons. Il se montre sous les traits d’un homme ayant des ailes de griffons.
Haborym est le démon des incendies, se manifestant sous la forme d’un serpent à trois têtes : une d’homme, une de reptile et une de chat. Il commande à vingt-six légions.
Zaebos, plus souvent appelé Sallos, grand comte des enfers, a la figure d’un soldat monté sur un crocodile. Il est doux de caractère…
Léonard est un démon du Premier Ordre, il préside à la magie noire. « Inspecteur général de la sorcellerie », nous dit Collin du Plancy.
Sources : Le dictionnaire infernal de Collin du Plancy, 1863.

Littérairement, il s’agit, en plus d’un florilège démoniaque croustillant, d’une parodie perverse de litanie :

  • « pecca pro nobis » pour « ora pro nobis » (« priez pour nous »)
  • « libera nos a bono » pour « libera nos a malo » (« délivrez-nous du mal » du Notre Père)
  • « in corruptionem meam intende » pour « intende ad deprecationem meam » (« soyez attentif à mes cris »)
  • « anum meum aperies » pour « labia mea aperies » (« ouvrez mes lèvres »)
  • « asperge me spermate tuo et inquinabor » pour « asperges me, (Domine), hyssopo, et mundabor  » (« aspergez-moi, (Seigneur), avec l’hysope, et je serai pur »).

Latin, « la ceinture du diable ».